Mangez/Bougez : L’initiative surprenante et controversée d’une école
St-Paul-sur-Rien (Vaucluse) : On a tous en tête le célèbre message de prévention visant à lutter contre l’obésité « Mangez-Bougez » avec autant d’interprétation de celui-ci qu’il y a de calories dans un Big Mac. Un établissement scolaire de province a décidé de suivre ces prérogatives de manière pour le moins surprenante.
Mangez/Bougez : L’initiative surprenante et controversée d’une école
S’il n’est pas rare de trouver désormais des potagers dans les écoles primaires, les parents d’élèves de l’école Karine Ferri de Saint-Paul-sur-Rien (Vaucluse) ont été particulièrement surpris en recevant un courrier atypique émanant du directeur de l’établissement.
« Madame, monsieur, soucieux du bien être et de la bonne santé des enfants, j’ai décidé d’appliquer le principe ‘Mangez, bougez’ à la lettre. Ainsi, les élèves devront dès la rentrée prochaine subvenir à leurs besoins alimentaires en chassant et pêchant leur nourriture. De quoi concilier alimentation saine et sport. La cour est en train d’être aménagée dans ce sens. Je répondrai à toutes vos questions lors d’une réunion le Lundi 28 Juillet à 18h37, salle Frédéric Nihous. Je compte sur votre présence. M. Sanglier, directeur d’établissement »
Soucieux d’être au plus près de l’information, y compris pendant les vacances, nous avons dépêché un de nos journaliste à cette réunion afin d’en apprendre un peu plus sur ce projet aussi ambitieux que déroutant.
Sur place, peu de parents étaient présents mais ceux qui l’étaient se sont montrés sceptiques voire inquiets. Monsieur Sanglier les a rapidement rassurés en appuyant sur le caractère pédagogique de son projet qui, de plus, inclut « une partie travail manuel importante car les enfants devront fabriquer eux mêmes leurs armes ». Mais rien de dangereux dans tout cela puisqu’il ne s’agira que d’arcs et de flèches ainsi que quelques cannes à pêche. Aucune arme à feu dans cette démarche 100% écologique.
Dans un premier temps, afin de faciliter la prise de gibier, les lapins chassés resteront enfermés dans leur clapier. Du moins le temps qui sera nécessaire aux élèves pour apprendre à manier leurs armes. Les poules seront, quant à elles, étourdies auparavant pas une faible dose de somnifères totalement bio, bien entendu. Une piscine gonflable sera remplie de truites, saumons, piranhas pour la partie pêche.
La préparation des aliments restera toutefois confiée aux cuisiniers de l’école car « il serait irresponsable de laisser les enfants approcher des couteaux ou des feux de la gazinière ».
Aux parents qui trouvaient cela cruel envers les animaux, monsieur Sanglier a fait valoir que « les steaks hachés du Mardi étaient des animaux bien vivants avant de finir dans les assiettes et qu’il n’était en aucun cas question de faire tuer un bœuf aux enfants (essentiellement pour des questions de logistique difficilement gérables pour un si petit établissement)« .
Beaucoup d’arguments donc pour rassurer et convaincre les récalcitrants sur le bien fondé de cette initiative. De plus, Monsieur Sanglier nous a assuré qu’il avait reçu le soutien de diverses personnalités: Moundir de Koh Lanta, le Dalaï Lama et Sharon Stone.
Nous avons tenté de prendre contact avec Benoit Hamon, ministre de l’éducation nationale, pour avoir son avis, mais il a refusé de répondre à nos questions au prétexte que « notre carte de presse était de toute évidence falsifiée ». Une attitude assez décevante qui révèle, sans aucun doute, un manque de connaissance du sujet de sa part.
La rédaction
Photo Credit: LizMarie_AK via Compfight cc